Dans les nuages… (4-3)
Les deux soeurs s’habituent rapidement à leur nouvelle vie en Mongolie et s’apprêtent même à y passer leur prochaine année scolaire…
Texte de Lila et Noémie, illustrations de Noctaly N., en 5e toutes les trois ! (pour retrouver les chapitres précédents, cliquez sur le bouton Cagouille déchainée à droite de l’écran d’accueil 😉
Nous retournons à notre table et discutons de ce que nous allons faire le lendemain, mais personne ne trouve d’idées, car selon la météo, il va pleuvoir. Un serveur apporte nos assiettes et je remarque que tout le monde sauf Alagh et Chloé, ont pris le « poulet frit et ses frites » !
Je goûte le poulet, il est excellent ! Je le trempe dans la sauce soja qui accompagne ce plat. Je sors ma gourde : ça donne soif ! Nous finissons chacun notre assiette.
Le garçon qui nous a apporté le lait de jument fermenté revient et parle à Chloé. Celle-ci nous annonce :
« Il n’y a qu’un seul dessert : le boortsog. C’est un beignet avec de la crème de lait, de l’öröm.
– Ça a l’air bon ! s’écrie Ona, je vais en prendre !
– Je pense aussi que je vais en prendre ! » m’exclamais-je.
Au final, tout le monde en prend et Chloé commande six boortsog.
Le serveur revient environ cinq minutes plus tard avec ces espèces de beignets. Je mords dans le mien à pleines dents, j’adore ! J’affiche un grand sourire. Je remercie Chloé et Alagh de nous avoir emmené ici, j’espère qu’on y reviendra. Chloé et Alagh partent au comptoir pour payer mais il y a de la queue : je pense que nous attendrons longtemps ! Pour patienter, Leïla propose quelque chose :
« Et si on prenait un thème, et qu’on inventait des paroles ? Ce serait sympa !
– Oh oui, tu as toujours de très bonnes idées pour s’occuper ! »murmura Ona.
Julie et moi échangeons un regard amusé puis acceptons l’offre de Leïla. Ona s’exclame :
« J’ai une idée ! Une chanson sur les bonbons ! C’est délicieux et plein d’inspiration !
– Pourquoi pas, répondis-je, après tout , c’est pour s’amuser ! »
Nous réfléchissons en silence et après deux minutes, j’interromps le calme :
« Les bonbons, c’est super bon ! Les guimauves, c’est rose et mauve! Les réglisses, c’est tout lisse !
– Je préfère les caramels que la béchamel ! Je mange du chocolat au Venezuela !
– Le sucre du sucre d’orge me pique la gorge !
– Les petites fraises qui piquent, c’est FAN-TA-STIQUE !!! »
Des gens nous applaudissent ! Ça me surprend, je ne pensais pas que l’on nous écoutait ! Je rougis, je ne suis pas habituée à être au centre de l’attention ! Contrairement à ma sœur, qui, elle, se lève et salue le public au milieu de la salle ! Leïla se dépêche de la rattraper pour saluer à son tour. Julie et moi, nous nous regardons, horrifiées ! Nous accourons et prenons Leïla et Ona dans nos bras. Quand nous arrivons à notre table, Chloé et Alagh nous y attendent déjà et nous regardent en souriant. Ils éclatent de rire. Je vois Julie rougir et je me sens m’empourprer à mon tour. Nous nous levons et sortons du restaurant, en nous racontant les uns les autres ce qu’on a pensé du repas. Ni moi ni Julie ne parlons du lait de jument fermenté. Nous arrivons à la voiture et Julie m’aide à m’asseoir sur le siège. Chloé plie et range le fauteuil dans le coffre puis monte sur le siège passager de la voiture, Alagh au volant. Celui-ci démarre. Chloé demande :
« Ça vous plairait d’aller faire les courses de rentrée demain, comme il pleut ? De toute façon, il faudra y aller ! »
Julie me chuchote à l’oreille :
« Ma mère déteste remplir les papiers et faire les courses, mais elle le fait car elle y est obligée !! Mais bon, elle t’aime bien, donc ça ne la dérangera pas de faire les papiers pour ton nouveau collège. »
Je me rends tout-à-coup compte que je n’y ai pas songé une seconde. Le fait que je ne retournais pas en France, dans mon collège, du moins, pas pour l’instant. Le fait que je ne revoie plus mes amis. Le fait de ne plus revoir ma prof de français que j’admirais beaucoup. Je réfléchis à tout ça en silence, jusqu’à ce que je me rende compte que nous entrons dans l’allée de la maison. Julie m’aide à sortir, Chloé me déplie mon fauteuil et m’y dépose. Nous entrons dans la maison, et je prends les béquilles qui étaient sur le canapé. Chloé nous dit qu’il est temps d’aller nous coucher. Elle et Alagh nous disent bonsoir.
Nous allons silencieusement toutes les deux vers la chambre. Nous entrons et je me jette sur le lit en laissant bruyamment tomber mes béquilles.
Julie me regarde et me chuchote :
« Chut !!!
– Ta sœur et la mienne ne doivent pas dormir !
– Non, mais tu vas faire aboyer le chien du voisin … »
Nous nous regardons pendant quelque instants, avant d’éclater de rire !
« Les filles! crie Chloé, silence, on aimerait dormir !
– D’accord, bonne nuit ! »
Julie va doucement chercher dans son armoire un paquet de Sütseïsörm. Le paquet en plastique fait un bruit pas possible, mais le délice en vaux bien la chandelle.
Julie me tend le paquet :
« Tiens, ceux-ci sont spéciaux Halloween ! Je les adore, car quand tu les ouvres, tu peux trouver à l’intérieur des petits tickets pour tenter de gagner un bon d’achat pour la boutique de l’usine Sütseïsörm !
C’est trop cool, j’aimerais trop en trouver un, ce serait fantastique !
« C’est dommage que les vacances se terminent déjà j’aurais tellement voulu te montrer notre village et te présenter mes amis !
– Il y aura les week-end, d’ailleurs, où est-ce que nous irons pendant que tes parents travaillerons ?
– Je ne sais pas mais ne t’inquiète pas, on trouvera une solution. »
J’enfonce ma main dans la poche de bonbons et j’en sors une ou deux gourmandises.
J’ouvre la première, un petit bonbon vert kaki et rayé de fines bandes orange en tombe. Je le regarde bizarrement puis l’attrape et le met dans ma bouche. Il a un coup acidulé et quand je le croque, un liquide sucré en sort. Julie me regarde, je dois faire une tête bizarre. J’avale le coulis et cela me donne l’impression de boire une boisson gazéifiée.
Je m’endors avec ce goût sucré et si bon dans la bouche.
Quand je me réveille, le soleil tape dans la chambre : il ne doit pas être tôt. Hier, nous étions tellement fatiguées que nous avons oublié de fermer les volets. Je scrute la pièce quand quelque chose m’interpelle. Un papier brille, je me demande ce que cela peut être. Je me penche, sans succès… Plus je me penche, plus le papier me fait penser à un Sütseïsörm :
« Un papier de Sütseïsörm qui brille…chuchotais-je en réalisant peu à peu.
– Quoi ? Un papier qui brille ! »
Je détourne le regard en sursautant, c’était bien Julie qui avait sauté du lit, enfin du matelas pour venir à côté de moi. Elle se précipite sur le papier et reste bouche bée pendant quelque secondes, avant de se tourner lentement vers moi…
A très bientôt pour la suite !
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